Football : un sport au temps de jeu variable
Du match classique aux matchs rallongés par une éventuelle prolongation, le temps de jeu à une réelle influence sur l’aspect du match et sur nos émotions.
Temps de jeu classique
Deux équipes s’affrontent généralement en deux périodes de 45 minutes entrecoupés par une pause de 15 minutes de repos appelée mi-temps. Le match entre Londres et Sheffield en 1866 est la première rencontre connue dont la durée a été fixée à 90 minutes. A noter que le temps de jeu est adapté à l’âge des pratiquants, les plus jeunes ayant des matchs plus courts.
Lors d’une période de jeu, le chronomètre n’est jamais arrêté (au contraire d’autres sports tel le basket) si bien qu’un temps additionnel est annoncé par l’arbitre en toute fin de première et de seconde périodes. Généralement ce temps supplémentaire est compris entre 2 et 6 minutes selon le temps pris pour soigner un joueur, visionner des images vidéos ou par les remplacements.
Et la prolongation ?
Si certaines compétitions peuvent se terminer sur un score nul, d’autres demandent obligatoirement un gagnant (ex : en coupe de France ou lors d’une Coupe du monde). Si deux équipes sont à égalité de buts marqués et encaissés, une prolongation de deux périodes de 15 minutes coupée par 5mn de pause a lieu.
Dès 1897, l’idée d’une prolongation fut promulguée. Si les équipes sont toujours à égalité, c’est la redoutée séance de tirs au but, apparue en 1970, qui départage les équipes.
En coupe d’Europe, les matchs ont lieu avec un système d’aller-retour. Chaque club reçoit et se déplace chez son adversaire. C’est alors à l’issue de ces deux confrontations que le nombre total de buts est compté. A noter que la finale est aujourd’hui jouée sur terrain neutre et sur un seul match.
Quelques règles originales furent néanmoins testées avant ce règlement !
Autrefois, lorsque des formations ne parvenaient pas à se départager à l’issue de la prolongation, le match était rejoué sur le terrain de l’équipe adverse. Cette règle existe toujours en coupe d’Angleterre.
Des tirages au sort ont aussi été effectués pour déterminer un qualifié dans des confrontations internationales jusque dans les années 60!
Le but en or
Cette règle imaginée au milieu des années 90 prévoyait que la première équipe qui scorait en prolongation remportait instantanément la rencontre. Cette mort subite avait le don d’offrir une tension intense, une joie démesurée en cas de victoire mais aussi une détresse extrême en cas de défaite. Largement décriée par l’équipe de France à son lancement, celle-ci en fut la principale bénéficiaire au cours de sa décennie d’existence. L’irrespirable 8e de finale entre la France et le Paraguay au mondial 98 (but en or de Laurent Blanc) ainsi que l’inoubliable but de David Trézéguet en finale de l’Euro 2000 restent des souvenirs impérissables liés à cette règle.
En même temps que ce but en or, une règle beaucoup plus obscure appelée « but en argent » a existé. Dans ce cas, le match ne se terminait pas instantanément lors du premier but marqué mais s’arrêtait à la mi-temps de la prolongation. Très peu utilisée, cette règle était peu appréciée.
Vainqueurs ou vaincus, ces instants de matchs supplémentaires et même ces tirs au but, comparés à tort ou à raison à une loterie, sont des moments d’émotions intenses pour les joueurs et les fans.
Si l’on admet qu’au-delà des scores c’est bien souvent les émotions qui persistent on y voit toute l’importance du règlement lié au temps de jeu dans le football.
Gérald Chaput