J’ai vu mon enfant se jeter dans le grand bain… de la vie
Maman d’une enfant de 9 ans, j’accompagne la classe de ma fille à la piscine. 28 élèves de CM1 qui vont se jauger, se braver et s’encourager à dépasser leur crainte du grand bassin… comme dans la vie !
Aujourd’hui, j’accompagne la classe de ma fille à la piscine. C’est une épreuve pour ces enfants. Et pas uniquement sportive.
L’appel du grand bassin
Direction les vestiaires pour préparer ces demoiselles et enfiler les maillots.
À 9 ans, les corps commencent à se former, la pudeur s’installe… les vestiaires collectifs ne sont pas un moment agréable pour toutes ! C’est la première épreuve sociale : je les incite à ne pas se focaliser sur le regard et les commentaires des autres.
Enfin, tout ce petit monde est prêt.
Se jeter à l’eau ou descendre par l’échelle ?
On se bouscule pour passer devant, tandis que d’autres laissent volontiers leur place. C’est autant de temps de gagner sur la deuxième épreuve sociale : le moment où il faudra se jeter à l’eau !
Parce que c’est bien de cela dont il est question. Chacun se révèle autour de ce grand bassin qui peut faire tellement peur : qui sera décideur ? qui sera suiveur ? qui sera téméraire ?
Un garçon saute sans hésiter dans l’eau. Il termine son parcours sans difficultés, sûr de lui. Le deuxième termine le parcours avec une technique discutable… mais il n’abandonne pas. Lorsqu’il remonte à l’échelle, son sourire est revenu : il a suivi l’exemple de son copain et il s’en est bien sorti. Bravo !
La demoiselle suivante hésite. Doit-elle sauter ? Mais si l’eau est froide ? Son bonnet ne va pas s’enlever, c’est sûr ? Finalement elle se lance : prudente, elle s’assoit et se laisse glisser dans l’eau. Elle fera son parcours doucement, mais jusqu’au bout. Bravo !

Le grand bain, répétition de la vie
Au bord du bassin, il faut s’occuper. Alors on se juge, on regarde qui a le plus joli maillot, ou la plus chouette montre étanche… Une autre épreuve sociale. Où l’on distingue ceux qui sont tout de suite admis, ceux qui ont plus de difficultés à se fondre dans le groupe. Et ceux qui s’en fichent et qui n’essayent même pas 😉
La maîtresse fait taire les moqueries. Mais les enfants s’encouragent aussi. Par exemple en bravant l’interdiction de quitter la file, pour réconforter la copine qui a bu la tasse.
À la fin du cours, les gamins repartent vers les vestiaires : stimulés, solidaires, enthousiastes. Grandis, quoi.
Voila. Mon enfant a sauté dans le grand bain. Alors pourvu qu’elle ne boive pas trop la tasse dans ce bassin là… mais surtout dans la vie !
Delphine Santini
(photo @Getty ; @Unsplash)