Ecole, EPS : c’est comment ailleurs ?

Enseignant ayant eu la chance de pas mal voyager ces dernières années, j’essaie toujours de m’immiscer quelques heures au sein d’une classe dans chaque pays visité. Expériences parfois déroutantes, mais toujours bénéfiques pour sa pratique personnelle. Voici un petit tour d’horizon !

Le système allemand, souvent donné en exemple parce que le sport y prendrait le relais des enseignements généraux en milieu d’après-midi, n’existe pourtant presque plus sous cette forme ! Le système n’est pas si éloigné du nôtre, dans l’esprit.

En Italie, deux ou trois enseignants s’occupent d’une classe selon leurs spécialités (la religion y est aussi enseignée !) Les séances d’EPS visent à améliorer la motricité générale, le tout dans un climat chaleureux.

En Grèce, la journée est continue jusqu’en début d’après-midi. Seuls les savoirs fondamentaux y sont donnés. L’EPS n’a que très peu d’importance à l’école, et son versant éducatif ne semble absolument pas prioritaire. Du coup, les associations sportives ont un rôle majeur.

C’est tout le contraire dans les Iles Britanniques. Cohésion, esprit d’équipe et éducation par le sport tiennent un rôle fondamental dans la scolarité des enfants. De plus, en Irlande, c’est aussi le moyen de perpétuer la pratique de sports ancestraux, comme le foot gaélique ou le hurling. Dépaysant et tellement convivial !

En Scandinavie, l’école s’adapte au niveau de l’enfant et propose des contenus individualisés dans bon nombre de matières. Le « sport santé » y est roi et les temps de gym douce y sont d’ailleurs très répandus pour trouver le juste équilibre entre corps et esprit. C’est une vraie remise en question de nos façons de faire.

À l’inverse, le rigide système américain ne laisse pas souffler l’enfant. Tout juste 20 minutes chronométrées pour se restaurer, avant d’enchaîner avec une pratique sportive où la performance individuelle est souvent de rigueur ! Un sentiment d’« école/entreprise » qui me laisse encore perplexe…

Au Japon, l’enfant doit se fondre dans des règles collectives inflexibles. Les temps ludiques et créatifs sont rares. L’échec n’est pas envisagé, si bien que beaucoup enchaînent une seconde journée d’école en début de soirée à titre privé… Si différent de notre rapport à l’enfant et à son épanouissement !

À contrario, dans les Iles Portugaises (archipels de Madère et des Açores), les leçons s’enchaînent au rythme des chants. L’ambiance y est joviale et l’EPS met l’accent sur la notion du jeu et du collectif.
Rires, joie, insouciance me restent en mémoire.

Bien sûr, il n’existe pas de système éducatif parfait. L’enjeu est de trouver le meilleur équilibre possible en fonction de ses contraintes et de ses ressources pour qu’au final les enfants soient les gagnants du système proposé !

Gérald CHAPUT
Professeur des écoles en Haute-Marne