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Adel Koudri, les joies (et les sacrifices) d’un jeune espoir du hockey français

Membre de la glorieuse génération 1999, qui redonne des couleurs au hockey sur glace français, le jeune Adel Koudri, 18 ans, raconte son parcours, fait de grandes performances, de travail, et de moments de doute.

 

Est-ce que tu es devant ta télé ces jours-ci pour regarder le hockey aux JO ?

Pas particulièrement, les Français ne se sont pas qualifiés… Je regarde un peu, surtout les phases finales. Mais il n’y  a pas la France alors c’est décevant.

Les prochains JO, en 2022, c ‘est un objectif auquel tu penses aujourd’hui ?

Oui bien sûr, c’est un rêve. Ce genre de compétition, tout jeune rêve de la faire, c’est une expérience qui peut lancer une carrière, c’est super sur un CV… Et puis, humainement, ça a l’air d’être très bien.
Bien sûr, c’est un de mes objectifs.

 

« Au début c’était juste un loisir »…

Tu fais partie de l’équipe de France, tu as été sacré champion du monde l’an dernier. Ta génération est très prometteuse, c’est donc un objectif que vous pouvez atteindre ensemble ?

Oui sûrement, on se connait tous depuis tout petit, on se connait super bien, il y a une super ambiance dans le groupe. On joue dans les équipes professionnelles de nos clubs, on fait monter notre niveau, on prend de l’expérience. Malheureusement je n’ai pas pu participer au dernier championnat du monde, j’étais blessé à l’épaule.

Comment est venue ta passion pour le hockey ?

D’une façon totalement aléatoire. J’étais petit et j’allais à la piscine avec mon père à Annecy, il y a la patinoire à côté. J’ai voulu essayer, il m’a inscrit et ça m’a plu. Au début c’était juste un loisir, et quand je suis arrivé au collège, j’étais en sport-études, c’est devenu plus sérieux, avec des horaires aménagés, j’étais plus tourné vers la performance. Après la quatrième, je suis parti en internat à Megève, puis à Saint-Gervais où j’étais en colocation, j’ai gagné en autonomie. Ensuite tout s’est enchainé, je suis arrivé au club de Chamonix. Le coach m’a proposé de jouer en pro, je me suis fait ma place dans l’équipe, j’ai galéré ! Et finalement j’ai joué en pro toute la saison. Certains joueurs n’en revenaient pas de savoir que j’avais seulement 17 ans, pour certains je pourrais être leur fils!

 

« Il faut que je fasse avec ces moments de doute »

Est-ce que tu as eu l’impression de faire des sacrifices pour en arriver là ?

Oui, bien sûr, totalement. Quand je suis arrivé à Grenoble, je me suis entrainé avec les pros, je faisais entrainement – école – maison. Il y a forcément des moments où tu te dis que tu ne peux pas faire certaines choses. Sortir en boite, l’alcool encore moins, il faut se coucher tôt, faire attention à ce que je mange… C’est parfois difficile, il faut que je fasse avec ces moments de doute. C’est difficile mais il y a ma famille derrière moi, et ensuite quand on voit les résultats, on se dit que les sacrifices valent le coup. Quand je débute dans un nouveau club c’est dur, mais j’arrive bien à m’adapter. Et puis quand je vois mon père dans les tribunes, je vois qu’il est super fier, c’est aussi une fierté pour moi d’avoir accompli tout ça. Les sacrifices, ça paie.

Quels conseils donnerais-tu à des jeunes qui voudraient tenter la compétition, le haut niveau ?

Il ne faut pas abandonner. Si c’est dur parfois c’est normal, c’est la loi du sport. Si on veut des résultats il faut s’accrocher, travailler toujours plus dur, ne rien lâcher. Quand on a des objectifs et qu’on se donne les moyens, on y arrive.

 

Propos recueillis par Florent Pecchio
Photo : Fabien Baldino