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Doit-on maintenir l’enfant dans un sport qu’il n’aime pas ?

Quel parent n’a pas entendu son enfant se plaindre des contraintes liées à une activité sportive? Doit-on tenir bon ou se laisser contaminer par ses mouvements d’opposition ? Voici un petit guide de la bonne attitude à adopter en pareilles circonstances.

Le choix du sport commence généralement lors de l’entrée en CP. L’enfant est alors un interlocuteur un peu plus éclairé qu’à 4 ou 5 ans, vous pouvez donc lui demander son avis et prendre en considération son tempérament. Il faut en effet inscrire l’enfant dans une discipline qui l’inspire et lui ressemble. Si vous rêviez de danse classique pour votre fille mais qu’elle n’a manifestement aucune appétence pour la dance et adore grimper sur toutes les surfaces verticales qui croisent son chemin, proposez-lui plutôt de la gym ou de l’escalade. Si vous rêviez de foot pour votre fils qui ne se sent absolument pas attiré par le ballon mais adore mesurer sa force avec celle de ses grands cousins, orientez-le vers le judo ou l’escrime. Si votre enfant affiche une passion pour les chevaux et ne rêve que de séjours à la campagne, inscrivez-le dans un club équestre… etc.

 

Tenir une année scolaire au minimum

Une fois l’activité entamée, l’enfant devra s’y tenir au minimum pour une année scolaire. Il doit expérimenter la notion d’effort, d’engagement, et sa rencontre avec le petit monde qui entoure cette activité ne sera jamais vaine. Il y a toujours une portée enrichissante à ces voyages infantiles obligeant à l’ouverture, même s’ils sont très ponctuels.

Ses plaintes (si elles n’apparaissent pas justifiées par un dysfonctionnement institutionnel ou une entrave personnelle objective, bien sûr) devront être relativisées, en particulier si elles s’inscrivent dans une propension globale à se plaindre de tout ce qui demande un peu d’effort (« tu as beaucoup de chance de pouvoir faire une activité en dehors de l’école, arrête de te plaindre ou va râler dans ta chambre. Sois prêt à l’heure pour que je t’emmène tout à l’heure et montre-moi un bon état d’esprit »).

L’enfant pourra changer ensuite d’activité à une reprise, mais uniquement s’il en a une nouvelle à proposer, dans laquelle il assurera de s’engager jusqu’au bout. Au-delà, ses vœux d’en changer encore ne devront plus être entendus. Il est nécessaire que l’enfant apprenne à se tenir aux contraintes d’une activité extra-scolaire car c’est ici une partie non négligeable de son enseignement, de sa portée au long cours.

À l’âge de 13 ans, l’enfant pourra choisir de continuer ou d’arrêter de recevoir son enseignement sportif (au même titre que toutes ses autres activités extra-scolaires) s’il le souhaite. Cette perspective lui permettra d’ailleurs de bien supporter de se tenir sagement à son activité en miroitant cette échéance, symbole de sa sortie de l’enfance, de sa maturité et de sa liberté, légitimement reconnues par son environnement. Il est ensuite fort probable qu’il continuera à pratiquer son activité sportive en famille ou avec ses amis car elle fera partie de son hygiène de vie, de son identité sociale, et qu’il aura acquis des compétences gratifiantes dans ce secteur.

 

Caroline Goldman, psychologue pour enfants et adolescents, Docteur en psychopathologie clinique (Paris 5 Descartes), chercheur, enseignante à l’université et formatrice.